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La station de radio France Inter
Bien que les ondes de diffusion de flux radio sur le territoire de la France aient été libéralisées à partir des années 1980, France Inter reste encore l’outil de radiodiffusion principal du service public. Ses transmissions en bande FM couvrent d’ailleurs une grande partie des contrées de l’Hexagone et sont également accessibles sur la toile. France Inter a célébré son cinquantième anniversaire en 2013, sachant que la station a pris nom officiel en décembre 1963.
Émergence sous le titre de Paris Inter
En décembre 1946, le réseau mondial de radiodiffusion de l’US Army interrompt toute émission à partir des antennes qu’elle avait installées du côté de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. L’émetteur est cédé à la Radiodiffusion française qui s’en sert dès le lendemain pour la diffusion d’une nouvelle programmation qui est constituée de programmes du Club d'Essai et qui débute à 7 h 30. Ladite programmation prendra la désignation du Club d’Essai jusqu’à ce que Wladimir Porché créée trois autre programme, dont celui qui est de portée nationale et qu’il nomme ‘Paris Inter’. L’inauguration de France Inter a lieu en février 1947 à l’initiative de Jean-Vincent Bréchignac, qui en est le directeur, et de ses collègues, à savoir Wladimir Porché, Jean-Luc Coppans et de son frère Simon. Le premier programme, qui est diffusé entre 6 h 30 et 0 h, est entièrement consacré à la musique. Il comporte également quelques émissions développées par le Club d'Essai et des stations de radio d’origine étrangère. La station s’octroie un score de 6 % pour son audience en septembre 1947 alors même que sa diffusion est limitée à la région de Paris.
À partir du 15 décembre 1947, Paris-Inter programme une diffusion quotidienne entre 12 h 15 et 15 h 20 sur des fréquences à courte portée de 6 200 kHz en utilisant des émetteurs installés à Allouis. Cela permet notamment à cette station d'être entendu depuis des pays étrangers et des endroits à couverture réduite sur le territoire français. La station développe son réseau d’émetteur du côté des provinces par l’inauguration de sa première fréquence dans les environs de Limoges en janvier 1949. Six autres émetteurs seront inaugurés par cette station au cours de la même année, et cela est surtout possible grâce au décret du 9 février 1949 qui transforme la RDF en Radiodiffusion télévision française (RTF). Paris Inter est de surcroît un organisme public avec un budget qui lui est propre et peut se prévaloir d’une double redevance sur les postes de radio. La nationalisation de programme n’intervient réellement qu’en 19 octobre 1952 avec la réactivation de l'émetteur à haute puissance d'Allouis. Ce dernier avait en effet été démoli par les soldats allemands lorsque ces derniers avaient battu en retraite en 1944. Dans le même temps, la Grande Onde de 164 kHz de la France est transférée sur l'émetteur Sélestat et déploie une puissance de 20 kW pour la diffusion de Paris-Inter du côté de l’Alsace et de la vallée du Rhin.
Élargissement sur toute la France
Le nom de la station passe de Paris Inter à celui de France I le 29 décembre 1957. Le programme diffusé '24/24' sur ses ondes se concentre sur l’information directe et la vie de tous les jours. Quant au programme qui était destiné à Paris, il est désigné comme étant France II Régional et offre aussi bien des émissions à perspective ludique que des nouvelles des autres stations de la région. Une année plus tard, Henri Kubnick développe une émission qui constitue le jeu le plus ancien de l’histoire de la radiophonie en France. Ce programme prendra d'abord le nom de ‘Cent mille francs par jour’ avant d’être changé pour ‘Le Jeu des 1000 francs et des 1 000 euros’.
L’environnement de la radiophonie française connaît cependant de multiples difficultés à l’époque. Les stations de radio françaises inscrites sur la RTF perdent énormément d’auditeurs au bénéfice des postes périphériques. L’établissement en charge de la RTF multiple également les grèves en 1962. Alain Peyrefitte, qui était ministre de l’information pour le gouvernement français de l’époque, prend alors l’initiative de développer en 1962 un service de liaison pour l’information entre les ministères. Cette institution devrait notamment porter les échos du mouvement des journalistes de la RTF vers le pouvoir politique. Cette réforme, telle que proposée par les personnes en charge de la direction de la RTF, aboutit sur une suite de réformes à partir de 1963. Cela inclut la fusion des stations France I et France II Régional en RTF Inter le 20 octobre 1963. Cette station est consacrée à l’information, au divertissement et à des suggestions pratiques sur la vie quotidienne. Les horaires de programmes sont partagés entre la journée et la nuit avec des diffusions sur ondes moyennes et grandes ondes. Dans le cadre de la promotion d’émissions dédiées à la culture, le programme France III-National est transformé en ‘RTF Promotion’. La musique classique et contemporaine est aussi mise à l’honneur avec RTF Haute Fidélité qui prend la place de France IV.
Naissance de France Inter et ascension dans la radiophonie française
En 1963, Roland Dhordain ambitionne d’ériger Paris Inter en grand rival des stations périphériques. La station prend le nom de France Inter en décembre 1963 en continuité du concours ‘Baptême RTF 64 '. Ce dernier avait été organisé par la station à l’intention des auditeurs pour célébrer l’ouverture de la Maison de la Radio dont l’inauguration avait eu lieu le 14 décembre 1963. Il est à noter que Dhordain n’a pas expressément respecté la volonté du public, dont le choix des noms à retenir à l’issue du concours. Les votes du public désignaient en effet les noms ‘France Bleu’, ‘France Rouge’ et ‘France Bleu’ comme les grands finalistes pour le choix final. Ces votes ont été volontairement détournés par la direction de la station au bénéfice des choix personnels de Dhordain qui étaient France Inter, France Music et France Culture.
La RTF remplace l'ORTF à partir du mois de juin 1964, ce qui amorce le développement des Interservices comme celui de la Mer ou des Courses. En octobre 1965, José Artur lance l’émission Pop Club qui fait partie des émissions les plus durables de toute l’histoire de la radio française. Plus tard, l’ORTF subit les échos du mouvement de mai 1968 et déclenche la grève générale. Cet organisme prend notamment l’initiative de s’affranchir de la tutelle du gouvernement pour la conduite de sa politique éditoriale. Le président De Gaule n’est pas très ravi de cette initiative d’évincer les perturbateurs et de placer les infrastructures de radiodiffusion sous le contrôle des forces de l’ordre. Pour répondre à cette initiative, le regroupement des syndicats de France Inter lance ‘l'Opération Jéricho’. Ainsi, des marches d’une heure seront tenues quotidiennement autour de la Maison de la Radio par des journalistes, ouvriers, personnalités du spectacle, lycéens et auditeurs. Le directeur généra et les membres du personnel de l’ORTF reprennent le travail le 26 juin 1968. Plus d’une cinquantaine de journalistes de cet organisme seront néanmoins mis à l’écart en août 1968.
En octobre 1968, l’émission Radioscopie qui est animée par Jacques Chancel accueille son tout premier invité et obtient une diffusion quotidienne entre 17 heures et 18 heures. La station effectue une retransmission directe de 30 heures du programme Apollo 11 en juillet 1969. Cette retransmission simultanée intervient notamment sur France Inter, Inter Variétés et France Culture.
Dès le 1er janvier 1975, la société nationale de radiodiffusion Radio France intègre France Inter parmi ses chaînes en gardant les noms qui ont été employés par l’ORTF. Les programmes de la station à cette époque sont plus axés sur l’information que sur le divertissement. L’émission ‘Tribunal des flagrants délires’ avec Claude Villers, Patrick Dewaere et Luis Rego fait toutefois exception à la règle. Lancée à partir du 17 octobre 1980, cette émission constitue d’ailleurs un des plus grands succès de France Inter et de la radio française en général.
En mai 2014, après plus d’une décennie passée dans des installations provisoires aux alentours de l’avenue du Général-Mangin, France Inter revient dans la maison de la Radio. La station s’octroie également un nouvel habillage de son en août 2014 pour accompagner son nouveau schéma de programmes. Elle vise en l’occurrence à se relancer après une perte d’audience importante.
En avril 2015, un rapport cinglant sur les conditions de travail appliquées au sein de Radio France est publié par la Cour des comptes française alors même que le groupe visé est en pleine grève. Les remarques établies dans ce rapport visent tout particulièrement le volume horaire, les ajouts de rémunération, les privilèges en nature et les prestations en nombre excessif des radios publiques. L’effectif exagéré de techniciens employés au sein de France Inter est également pointé du doigt par la Cour des comptes française.
Le nombre de personnes à l’écoute de France Inter depuis 2017 s’élève à plus de 6,2 millions sur une accumulation d’audience journalière. Au cours de la même année, Patrick Cohen quitte Radio France pour aller chez Europe 1. Il était pourtant l’animateur principal du 7/9 qui est l’émission matinale la plus populaire en France. Son départ sera suivi de celui d’Emmanuel Perreau et Frédéric Schlesinger qui occupaient respectivement les fonctions d'adjoint de la directrice et de directeur des antennes chez Radio France. Laurence Bloch saisit cette occasion pour procéder au remaniement de quelques émissions de la station. Cela commence par l’affectation de Nicolas Demorand aux horaires de 18h à 20 h tandis que Fabienne Sintes devient la nouvelle animatrice de la matinale. La chaîne décide aussi de supprimer ‘Les Routes de la musique’, ‘Regardez voir’ et ‘Les Savanturières’. Ces programmes étaient respectivement animés par André Manoukian, Brigitte Patient et Fabienne Chauvière.
Moyens de diffusion des programmes de France Inter
Sachant qu’il est avant tout question de radiodiffusion, les programmes de France Inter sont surtout diffusés par le biais de la bande FM. Cette station exploite également d’autres technologies pour le partage de son flux radio, à savoir le satellite, l’iTunes Store et le réseau Internet dans son ensemble. Concernant les grandes ondes, les diffusions de France Inter se sont réalisées à partir de l’émetteur d’ Allouis jusqu’au terme du mois de décembre 2016. Le signal radio transmis à travers cet émetteur est accessible depuis la France métropolitaine, des contrées frontalières et l’Afrique du Nord. L’utilisation de cet émetteur par France Inter a pris fin avec la rupture du contrat qui liait cette station avec la TDF.France Inter profite également d’une couverture de grande envergure sur l’intégralité du territoire de la France. Le second réseau FM d’Outre-Mer 1ère lui fait notamment bénéficier d’une diffusion directe sur l’ensemble des départements et des collectivités françaises d’outre-mer. Compte tenu de son attribut de radio publique de portée nationale, France Inter a obtenu de l’autorité de régulation la fréquence 87.8 Mhz. Il s’agit notamment de la première fréquence parisienne sur la bande FM.
Au niveau des satellites, les programmes de France Inter sont accessibles sur le bouquet de télévision Fransat et sur ASTRA. Cette station est également accessible en streaming sur la toile par le biais de son site internet ou de différentes plateformes de radio internet qui sont proposés sur iTunes. Dans le premier cas, la quasi-totalité de ses émissions de ‘baladodiffusion’ peut être téléchargée ou réécoutée en direct à partir du lecteur intégré.
Gamme d’auditeurs ciblée par les programmations de France Inter
D’après une étude réalisée par Marianne-Ifop en 2012, les auditeurs de France Inter sont très largement situés dans la partie gauche du champ politique, à raison d’un score de 72 %. La station assume d’ailleurs cette composition d’audience qui n’est que le reflet de la stratégie de sa rédaction. Patrice Bertin, qui tient la direction de la rédaction de France Inter, explique notamment que cette station était destinée à prendre le titre de radio des intellectuels de gauche. Cette place est en effet occupée à droite par les stations Europe 1 et RTL. Les politiciens droitistes considèrent même que France Inter est un refuge pour les hommes de gauches. C’est ce qui aurait notamment incité Nicolas Sarkozy de promulguer la loi du 5 mars 2009 pour le rétablissement d’une tutelle directe de cette station avec l'Élysée. La direction de France Inter a notamment été confiée à Jean-Luc Hees qui est proche collaborateur du président Sarkozy. Hees va à son tour désigné Philippe Val à la direction de France Inter.
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